3 questions à Anne-Sophie Radermecker, conseillère pour la culture et la médiation scientifique et chargée de cours à l'ULB où elle enseigne des matières ayant trait à l'économie des arts et de la culture.

L'une des initiatives d'ULB Culture que je préfère :

Tout comme Marius Gilbert, le piano du hall a ma grande faveur. Pour la spontanéité de l'acte, pour la parenthèse sonore qu'il offre. Il est là, discret sur le côté mais bien présent et respecté en tant qu'instrument. Et rien n'est programmé, tout est laissé au bon vouloir et à l'envie de la communauté universitaire pour la communauté. C'est finalement un modèle assez inhabituel dans le secteur culturel. Et puis surtout, il révèle à tout moment les nombreux talents du campus, novices ou expérimentés!

Pour moi, le rôle de la culture à l'université c'est...

Je persiste à penser que l'université s'apparente, à bien des égards, à une entreprise culturelle et créative à part entière, laquelle se distingue par la dimension scientifique. Et comme toute entreprise active dans la production et la diffusion de la culture au sens large, les externalités positives sont nombreuses : éducation, formation d'un goût, transmission de valeurs. Si, à l'issue d'un cursus à l'ULB, chaque étudiant.e a pu se familiariser avec la culture et entend perpétuer sa pratique culturelle par la suite, alors mission accomplie.

Mon dernier coup de coeur culturel :

A titre personnel, ce n'est pas toujours dans les lieux traditionnels de la culture que les coups de coeur s'opèrent. Cela peut être la rencontre avec un objet insolite chez un antiquaire, un artiste performant dans la rue, ou une série qui vous tient en haleine. Mais mon tout dernier coup de coeur en date est sans aucun doute l'exposition Cordon à la Cité Miroir à Liège. C'est une exposition qui prend la forme d'un documentaire photographique dédié aux mamans solos à Bruxelles et en Wallonie, et aux situations de précarité qu'elles affrontent au quotidien. Les images et les textes sont terriblement émouvants et éprouvants à la fois. Je suis toujours admirative des artistes qui, par le biais de leur pratique, mettent en lumière et à l'honneur, ne fusse qu'un instant, celles et ceux relégués dans l'ombre. En tant que jeune maman, je n'ai pu rester indifférente.