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La Monnaie entre-deux-guerres

Couvreur Manuel, Dufour Valérie, Le Livre Timperman, 2010

À la fin de la Première Guerre mondiale, un nouveau triumvirat directorial se met en place: Jean Van Glabbeke assure la gestion financière, Paul Spaak est conseiller littéraire et Corneil de Thoran directeur musical. Ce dernier devait présider aux destinées de l'institution durant plus de quarante ans. Les productions s'organisent autour du régisseur Dalman, du décorateur Delescluze et du costumier Thiriar. Pour l'aider dans ses fonctions de chef d'orchestre, de Thoran fait appel à des chefs comme Ruhlmann et Bastin.
Mais ces années sont difficiles. La multiplication des salles de spectacle ou l'arrivée du cinéma plongent l'art lyrique dans le désarroi.
De Thoran multiplie alors les initiatives: développement de saisons d'opérette, ouverture au public scolaire, élargissement du répertoire aux oeuvres du passé ou vers la Russie et l'Italie. La troupe évolue en conséquence et les interprètes wagnériens s'effacent au profit de voix plus légères: Clairbert, Ansseau, d'Arkor, Claudel ou Van Obbergh triompheront à Bruxelles et dans le monde entier.
L'amitié qui lie de Thoran à Paul Collaer permet de poursuivre les créations. La Monnaie se montre toujours aussi accueillante pour les créateurs français: Milhaud et Honegger, Claudel et Cocteau, trouveront là l'écoute qui leur faisait défaut à Paris. Cette politique audacieuse permet à la Monnaie d'accrocher quelques réussites majeures à son palmarès, comme les représentations de Wozzeck, en présence de Berg, ou la création mondiale du Joueur de Prokofiev. En revanche, ce ne sera pas toujours sans peine que les compositeurs belges parviendront à s'y faire représenter.
La situation financière s'aggrave encore avec le krach de 1929 et la Seconde Guerre mondiale. Durant le conflit, la Monnaie tente d'éviter la collaboration avec l'occupant, tout en permettant à son personnel de survivre. L'après-guerre montrera que le système de concession, aussi vieux que la Monnaie elle-même, a fait son temps. Confronté au pouvoir politique qui se fait tirer l'oreille, de Thoran devra engager jusqu'à sa fortune personnelle.
Si l'opéra n'est plus le baromètre de la modernité esthétique, il est toujours une source d'inspiration pour des plasticiens comme Anto Carte ou Edgard Tytgat. Jusque-là confinée au simple témoignage, la photographie s'émancipe avec les admirables clichés de Rentmeesters, Marchand ou Vermeulen.