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L'imaginisation du réel. L'illusion du Bien (saint Georges) et la vengeance fictive (Quentin Tarantino)

Miller Richard, Éditions Ousia, 2012, 525 pages

Notre corps n'est pas le réceptacle passif d'impressions. Nous ne voyons pas le réel mais seulement les images de réalité que nous nous créons continûment et spontanément. Cette séparation, condition originelle de l'humanité, est à la fois ce qui nous interdit la maîtrise d'un savoir absolument assuré, et ce qui nous rend possible toute forme d'agir. Tout objet est ouvert à cette faculté qui est nôtre de le voir en fonction de notre expérience, de notre mémoire, de nos désirs, de nos peurs, de nos ambitions, de nos souffrances. Ces images de réalité sont propres à chacune et chacun: les êtres humains sont des imaginaires singuliers.
Ceux-ci ne vivent pas seuls, mais se côtoient, se rassemblent, s'aiment ou se combattent, tous avec leurs propres images singulières de la vie. Aussi faut-il penser une plus grande complexité du politique que celle définie par la raison identitaire.

Deux exemples paradigmatiques sont développés, l'un provenant de la mythologie chrétienne du Moyen Âge, l'autre du cinéma, art mytho-technique de notre temps. Le combat de saint Georges expose la première illusion nécessaire, celle de s'éprouver, de s'affirmer et de se croire du " bon côté ", du côté de la juste cause. La seconde illusion nécessaire mise en scène est celle de la vengeance. Face aux injustices de la vie, chaque imaginaire singulier désire croire possible de se venger. Or, toute vengeance, comme le montre la Shoah, est impossible, le mal n'est pas rattrapable, ni la souffrance mesurable. Les récits fictifs confortent le leurre-de-la-vengeance, mais le cinéma de Quentin Tarantino met en scène la vengeance, en filmant en même temps son impossibilité.