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Architecture of Great Exhibitions 1937-1959

Devos Rika, Ortenberg Alexander, Paperny Vladimir, 2015

Au cours du mois d'octobre 2015, la maison d'édition Ashgate fera sortir ce livre qui porte sur six expositions internationales et nationales, organisées en Europe dans la période 1937-1959. Les onze essais réunis examinent l'architecture et l'urbanisme de ces évènements comme outils de diplomatie internationale. Ciblée sur la période 1937-1959, cette diplomatie parlait de la Seconde Guerre mondiale et des tensions politiques et militaires qui touchaient à la planification de ces évènements à grande échelle ou des pavillons individuels. Une brève discussion de trois expositions américaines datant de l'entre-deux-guerres, ajoutée comme épilogue, permet de souligner la spécificité de l'arène européenne, plus proche du conflit.

Rédigé par Rika Devos (BATir/AIA, ULB), Alexander Ortenberg (California State Polytechnic University) et Vladimir Paperny (University of California), le livre présente l'architecture des expositions européennes comme porteuse des messages de guerre, soient-ils flagrants ou plutôt camouflés. Dans l'introduction, les rédacteurs brossent l'histoire de la relation complexe entre les conflits militaires et les expositions universelles depuis la Great Exhibition de 1851 et proposent une base théorique pour la lecture de l'architecture moderne comme architecture parlante...de guerre.
Les fortes positions prises entre la Russie stalinienne et l'Allemagne nazie - image célèbre fameux de l'exposition de Paris de 1937 - ou la juxtaposition de l'URSS et des Etats-Unis à Bruxelles en 1958 donnent des illustrations des démonstrations de pouvoir et d'antagonisme explicites. Mais le livre discute aussi des messages moins connus et plus subtils à travers des analyses de divers pavillons à Paris ou à Bruxelles ; dans une série d'expositions à Moscou ; à l'Exposition Universelle de Rome prévue pour 1942 mais qui n'a jamais eu lieu ; et à la South Bank Exposition à Londres en 1951. Elles sont toutes, d'une manière ou d'autre, liées à soit l'anticipation de la guerre totale, soit ses horribles séquelles.
Le livre introduit une nouvelle hypothèse sur l'implication de l'architecture (moderne) dans la représentation des nations. Autant au service de l'Italie fasciste ou du Japon impérial, que de l'Espagne républicaine ou de son régime franquiste de l'après-guerre, ou encore du Front populaire en France ou de la Yougoslavie socialiste, que d'une Allemagne de l'Ouest en amont, ou que des Etats-Unis capitalistes, de la Russie stalinienne ou de la Grande Bretagne postcoloniale, l'architecture d'exposition durant la période en question était marquée par une conviction de sa capacité de représenter des idéologies. Ensemble, la collection d'essais défend la thèse que la confiance partagée dans l'aptitude de l'architecture comme outil de propagande était l'une des raisons primordiales pour lesquelles l'architecture moderniste a été mise au service de maîtres d'ouvrages si différents.